La fille de Madame Angot

Charles Lecocq

Richard Brunel a transposé l’action au moment de Mai 68. Avec ses ouvriers à la chaîne dans des usines automobiles, ses manifestations de jeunes avec banderoles et pancartes, les revendications des femmes à afficher liberté sexuelle et ambitions politiques.

Marie-Aude Roux, le Monde

En ce qui concerne la mise en scène de Richard Brunel, la transposition qu’elle propose fonctionne assez bien. Partant du principe que le public ignore désormais à peu près tout du Directoire, elle déplace l’action vers une autre révolution, le mouvement de Mai 68, avec ses contestataires et ses réactionnaires.

Laurent Bury, Concert-Classic

L’idée de transposer l’action durant Mai 68 était en soi astucieuse. Et les beaux décors et costumes de Bruno de Lavenère jouent avec humour sur l’esthétique des sixties.

Nicolas d’Estienne d’Orves, Transfuge

C’est en robe blanche de fiancée que la « fille de madame Angot » ouvre le spectacle, en combinaison rouge d’étudiante révolutionnaire qu’elle le ferme, refusant, a contrario du livret, de céder à Pitou et de convoler avec le brave Pomponnet au motif qu’elle n’appartient qu’à elle-même.

Marie-Aude Roux, le Monde

Richard Brunel décide ainsi de placer l’intrigue en mai 68, ce qui a du sens à bien des égards (les deux périodes conjuguent tumulte politique, libération des mœurs, revendications féministes, bouillonnement artistique, etc.).

Damien Dutilleul, Olyrix

Tout cela regorge de références amusantes, notamment au cinéma de l’époque (Les Demoiselles de Rochefort). Et on ne saurait bouder son plaisir car ce spectacle est, on l’a dit, charmant.

Nicolas d’Estienne d’Orves, Transfuge

La scénographie de Bruno de Lavenère , une ingénieuse structure tournante, transforme ainsi les Halles en usine Renault en grèves dont Larivaudière est le patron, tandis que les appartements de Mademoiselle Lange (ici une actrice croisant Jeanne Moreau à la Catherine Deneuve des Demoiselles de Rochefort) et les jardins de Belleville sont changés en salle de cinéma Nouvelle Vague.

Damien Dutilleul, Olyrix

Richard Brunel signe un spectacle enlevé, dynamique, parfois drôle.

Philippe Venturini, les Échos

La modernité de certaines répliques et la réutilisation de certains slogans soixante-huitards participent également de l’amusement du public.

Damien Dutilleul, Olyrix

Une belle équipe de chanteurs qui prend un plaisir manifeste à évoluer dans le divertissement. Hélène Guilmette incarne ainsi une Clairette Angot gouailleuse et spontanée à la diction claire et aux phrasés souples. Pierre Derhet s’impose ainsi comme un modèle, ténor au timbre clair, aux mots finement articulés et à la présence évidente. Matthieu Lécroart mérite les mêmes éloges en Larivaudière, financier aux amours compliquées.

Philippe Venturini, les Échos

Richard Brunel choisit de faire souffler sur tout le monde le vent de la révolte. Il transplante l’action en mai 1968, agite lutte des classes et libération des mœurs.

François Laurent, Diapason

Les Incroyables n’ont plus rien à faire au milieu de la chienlit, et c’est une solution astucieuse d’avoir remplacé le grasseyement à la mode par l’accent authentiquement anglo-saxon d’un acteur américain (Geoffrey Carey) dans le rôle de Trénitz.

Laurent Bury, Concert-Classic

L’Ouverture est jouée devant un mur gris sur lequel fleuriront des slogans. Le rideau se lève sur une pseudo-usine Renault en grève, où pendent des banderoles. Au Théâtre de l’Odéon, haut lieu des Événements, le metteur en scène substitue le cinéma du même nom. L’acte II se déroule et s’achève lorsque les CRS délogent les « occupants » de cette salle obscure où Mademoiselle Lange semble chez elle. L’intrigue reste lisible et les personnages existent.

François Laurent, Diapason

Richard Brunel a transposé l’action au moment de Mai 68. Avec ses ouvriers à la chaîne dans des usines automobiles, ses manifestations de jeunes avec banderoles et pancartes, les revendications des femmes à afficher liberté sexuelle et ambitions politiques.

Marie-Aude Roux, le Monde

La fille de Madame Angot
Charles Lecocq

Opéra-comique en trois actes. Livret de Clairville, Paul Siraudin et Victor Koning.
Créé aux Fantaisies-Parisiennes (Bruxelles) le 4 décembre 1872.

Direction musicale Hervé Niquet
Mise en scène Richard Brunel
Dramaturgie Catherine Ailloud-Nicolas
Décors et costumes Bruno De Lavenère
Lumières Laurent Castaingt
Chorégraphie Maxime Thomas
Assistante mise en scène Ester Pieri
Assistant musical Sammy El Ghadad
Assistante mise en scène stagiaire Sophie Planté
Assistant mise en scène stagiaire Barthélémy Fortier
Assistant costumes Claire Schwartz
Assistant lumières Thomas Giubergia
Cheffes de chant Marine Thoreau La Salle, Héloïse Bertrand-Oleari

Avec

Hélène Guilmette,
Véronique Gens,
Pierre Derhet,
Julien Behr,
Matthieu Lécroart,
Floriane Derthe,
Antoine Foulon,
Geoffrey Carey,
Matthieu Walendzik
François Pardailhe.

Orchestre de chambre de Paris – Chœur Le Concert Spirituel

Production Opéra Comique – Théâtre National
Coproduction Palazetto BruZane, Opéra national de Lyon, Opéra Nice Côte d’Azur, Opéra Grand Avignon.

©photos Jean-louis Fernandez